L’année 2019 se termine en douceur pour le marché français des agroéquipements neufs, qui réalise une croissance de près de 8%, et devrait atteindre les 5 773 millions d’euros, selon l’AXEMA (syndicat des industriels de l’agroéquipement). Ces chiffres confirment la tendance débutée en 2018 au cours de laquelle le marché avait connu une hausse de 11%, après quatre ans de stagnation (cf diagramme ci-dessous). Les exploitations agricoles profitent d’une conjoncture agricole globalement favorable (+6% de production au Semestre 1 en 2019), mais souhaitent surtout rattraper leur retard en investissant dans du matériel plus puissant et de meilleure qualité. La puissance moyenne d’un tracteur dans une exploitation est passée de 120 chevaux en 2008 à 145 chevaux actuellement.
On remarque une forte disparité entre les secteurs agricoles. Certaines branches sont à la peine, comme celle de l’élevage bovin pour la viande et le lait, qui voit sa production baisser et limite déjà ses investissements. Poussées par la demande mondiale, les exploitations viticoles et maraîchères ont, quant à elles, revu à la hausse leurs financements.
Interrogés par l’Axema, les industriels de l’agroéquipement se veulent rassurants pour 2020, malgré les récentes remises en question de l’agriculture moderne dans le débat public. Selon les prévisions, le marché va retomber au niveau de 2018 avec une estimation à –5% par rapport à 2019 et restera ainsi dans une dynamique forte de financement.
Pour plus de 70% des industriels de l’agroéquipement, l’avenir de l’agriculture se joue dans la robotisation des équipements qui apportera une solution aux problématiques de développement durable. Une tendance confirmée par l’agroéconomiste Jean-Marie Féronie qui a récemment réalisé une étude auprès de dizaines de spécialistes et observateurs du secteur agricole. Son analyse montre qu’il y a une claire tendance vers une agriculture de précision par l’utilisation croissante d’équipements de haute technologie. Ces équipements permettent une optimisation de la production agricole via l’introduction des nouvelles technologies informatiques. Ces dernières sont toujours plus présentes dans l’offre des constructeurs qui proposent même des solutions de financement pour aider au renouvellement.
L’investissement en équipement neuf a néanmoins pour conséquence un afflux massif du matériel vers le marché d’occasion. Les plateformes numériques (AgriAffaires, WeFarmup etc) se multiplient pour proposer aux exploitants d’amortir leurs machines via la location ou la revente. Les exploitants cherchent ainsi à allonger la durée de vie de leur matériel et profiter des services proposés par les constructeurs ou les fournisseurs d’équipement, comme Total Lubrifiants avec son Service ANAC.
Sources :
- L’Usine Nouvelle : https://www.usinenouvelle.com/article/les-machines-agricoles-dopees-par-la-croissance-du-marche-francais.N895249
- Terre-net : https://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/les-tendances-qui-feront-evoluer-un-secteur-marque-par-l-echec-du-renouvellement-202-163231.html
- Le Mensuel : http://www.lemensuel.net/materiel-agricole-les-ventes-decollent/
- Les Echos :
- L’Action Agricole Picarde : http://www.action-agricole-picarde.com/actualites/une-annee-2019-dynamique-pour-lehttp-www-action-agricole-picarde-com-prive-extranet-php-a-modifierarticle-codearticle-q8llu2jl-fragment-2-secteur:Q8LLU2JL.html